Les élections municipales de 2021 arrivent à grands pas. Le 7 novembre 2021, la population élira ses futurs maires et mairesses ainsi que conseillers et conseillères, dans plus de 1 100 municipalités du Québec.
Sur la scène municipale, 81 % des postes de maire et 66 % des postes de conseiller municipal sont occupés par des hommes.
Les femmes, qui représentent la moitié de la population québécoise, doivent prendre part aux décisions de gouvernance dans notre société. C’est pour cette raison que l’augmentation des candidatures féminines aux prochaines élections municipales compte parmi les priorités du Secrétariat à la condition féminine.
Vous trouverez, dans la présente section, de l’information sur la présence des femmes en politique municipale ainsi que différents outils pour vous convaincre soit de faire le saut comme candidate, soit d’inviter une femme de votre entourage à le faire.
Ensemble, Québécoises et Québécois, nous pouvons contribuer à faire progresser la parité femmes-hommes en politique municipale. C’est la population entière qui profitera, à terme, des avantages d’une gouvernance paritaire.
Voici quelques notions clés pour en apprendre plus au sujet de l'égalité entre les femmes et les hommes dans un contexte politique.
Concept établissant que les femmes et les hommes doivent participer également à l’exercice du pouvoir parce que l’humanité est composée de personnes de différents genres.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, Le Conseil, 2015, p. 7.
Terme désignant l’ensemble des mécanismes visibles et invisibles qui empêchent les femmes d’accéder aux postes les plus élevés dans la hiérarchie. Ces mécanismes peuvent être extérieurs aux organisations en cause (socialisation, partage inégal des tâches domestiques, etc.) ou intérieurs (recrutement, promotion ou mobilité).
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 7.
« Tout se passerait comme si les femmes étaient admises et tolérées en politique tant et aussi longtemps qu’elles n’y seraient pas suffisamment nombreuses pour en changer la culture, les façons de faire et les priorités. Au-delà d’un certain seuil, elles deviendraient menaçantes. Or ce seuil, bien des recherches et des organismes internationaux (dont les Nations Unies) et régionaux le fixent […] à 30 %. »
Source : Manon Tremblay, 100 questions sur les femmes et la politique, Montréal, Les éditions du remue-ménage, 2015, p. 144.
Mesure établissant un pourcentage minimal de femmes dans un parlement ou lors de mises en candidature pour viser la parité. Elle force les partis et les élites politiques à recruter, à sélectionner et à nommer plus de femmes pour pourvoir des postes politiques. Plusieurs types de quotas existent. Ceux-ci peuvent être temporaires et sont assortis de sanctions dans la majorité des cas.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 7.
Quota appliqué en amont du processus électoral et visant à ce qu’un minimum de femmes soient considérées dans le processus de sélection des candidatures.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 7.
Quota instauré par la Constitution ou par les lois électorales applicables à l’ensemble des partis et en général accompagné de sanctions.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 7.
Quota visant à permettre qu’un minimum de candidates se présentent lors d’une élection.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 7.
Quota mis en place volontairement par un parti.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 8.
Concept plus souple que celui de la parité (équilibre de 50 % de femmes et de 50 % d’hommes) et qui se réfère à une proportion d’hommes ou de femmes comprise entre 40 % et 60 % au sein d’un groupe.
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 70.
Plusieurs facteurs expliquent la sous-représentativité des femmes en politique municipale, notamment les suivants :
« La socialisation renvoie à la façon dont la société forme et transforme les individus, aux processus, conscients ou non, au cours desquels ces derniers intériorisent les normes sociales des différentes instances de socialisation : la famille, les professionnels de l’enfance, l’école, les pairs, les médias, le milieu professionnel, le conjoint. »
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p. 32.
Les femmes constituent la moitié de la population et elles contribuent à l’avancement de la société québécoise notamment en tant que travailleuses, mères et contribuables. Au même titre que les hommes, elles doivent être présentes au sein des instances municipales et prendre part aux décisions. En 2017, les femmes représentaient 31,3 % des candidatures aux élections municipales, un pourcentage en deçà de leur poids démographique.
Les municipalités ont besoin de tirer profit des compétences et du talent des femmes. Aux dernières élections municipales générales (2017), plus de la moitié des personnes élues l’ont été sans opposition. L’augmentation des candidatures féminines pourrait favoriser la santé de la démocratie municipale.
Pour influer sur la dynamique d’une assemblée politique, le nombre de femmes doit atteindre une masse critique. « Le chiffre de 30 % est le plus souvent retenu par les organisations internationales […] bien que certaines auteures le fixent à 40 %. »
Source : Conseil du statut de la femme, Les femmes en politique : en route vers la parité, avis, Québec, 2015, p.27
En 1980, les mairesses représentaient 1,5 % des personnes élues aux élections municipales et les conseillères, 3,8 %. En 2005, les femmes occupaient 13,1 % des postes de maire et 26,6 % des postes de conseiller. À la suite des élections municipales de 2017, ces proportions étaient respectivement de 18,9 % et de 34,5 %.
Vous trouverez ci-dessous quelques données qui présentent l’évolution des femmes en politique municipale.
Composition du conseil municipal | Nombre de conseils municipaux | Proportion de conseils municipaux |
Hommes uniquement | 81 | 7,4 % |
Femmes uniquement | 0 | 0,0 % |
Minorité de femmes (moins de 40 % des membres) | 672 | 61,1 % |
Présence d'une seule femme | 272 | 25,0 % |
Parité (femmes représentant entre 40 % et 60 % des membres) | 385 | 35,0 % |
Majorité de femmes (plus de 60 % des membres) | 43 | 3,9 % |
Source : Présidentes et présidents d’élection des municipalités; compilation des données effectuée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
Dans plus des deux tiers des conseils municipaux du Québec, il n’y a pas de femmes ou celles-ci sont minoritaires.
Années | Mairesses | Conseillères | ||
Nbre | % | Nbre | % | |
1980 | 21 | 1,5 | 339 | 3,8 |
1985 | 47 | 3,3 | 1 050 | 11,9 |
1990 | 97 | 6,9 | 1 622 | 18,4 |
1995 | 131 | 9,3 | 1 748 | 19,9 |
2000 | 133 | 10,4 | 1 845 | 23,1 |
2005 | 144 | 13,1 | 1 855 | 26,6 |
2009 | 175 | 16,0 | 2 028 | 29,3 |
2013 | 190 | 17,3 | 2 204 | 32,0 |
2017 | 207 | 18,9 | 2 360 | 34,5 |
Nombre de postes | Personnes élues sans opposition | Personnes élues par scrutin | |||
Nbre | Proportion | Nbre | Proportion | ||
Tous les postes | 8 031 | 4 472 | 55,7 % | 3 477 | 43,7 % |
Maires et mairesses | 1 100 | 534 | 48,5 % | 561 | 51,2 $ |
Conseillers et conseillères | 6 915 | 3 932 | 56,9 % | 2 906 | 42,5 % |
Préfets et préfètes | 16 | 6 | 37,5 % | 10 | 62,5 % |
Source : Présidentes et présidents d’élection des municipalités; compilation des données effectuée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
Note : Pour calculer le nombre et la proportion de personnes élues par scrutin, on a soustrait les postes restés vacants à la suite des élections générales du nombre total de postes.
Plus de la moitié des personnes élues au municipal l’ont été sans opposition en 2017. Il y a de la place pour de nouvelles candidatures qui assureraient une relève féminine .
Rang | Région | Pourcentage | Nombre |
1 | Montréal (région 6) | 41,2 % | 89 femmes/216 personnes élues |
2 | Abitibi-Témiscamingue (région 8) | 40,3 % | 176/437 |
3 | Côte-Nord (région 9) | 40,3 % | 85/211 |
4 | Nord-du-Québec (région 10) | 39,3 % | 11/28 |
5 | Mauricie (région 4) | 36,4 % | 110/302 |
6 | Laval (région 13) | 36,4 % | 8/22 |
7 | Laurentides (région 15) | 36,1 % | 198/549 |
8 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (région 6) | 35,4 % | 109/308 |
9 | Outaouais (région 7) | 34,0 % | 163/480 |
10 | Lanaudière (région 14) | 32,5 % | 135/415 |
11 | Bas-Saint-Laurent (région 1) | 32,1 % | 205/780 |
12 | Saguenay–Lac-Saint-Jean (région 2) | 32,0 % | 113/353 |
13 | Estrie (région 5) | 31,8 % | 198/623 |
14 | Capitale-Nationale (région 3) | 30,3 % | 124/409 |
15 | Montérégie (région 6) | 29,3 % | 378/1 291 |
16 | Chaudière-Appalaches (région 12) | 28,0 % | 265/947 |
17 | Centre-du-Québec (région 17) | 27,6 % | 155/562 |
Rang | Région | Pourcentage | Nombre |
1 | Montréal (région 6) | 37,5 % | 6 femmes /16 personnes élues |
2 | Laurentides (région 15) | 27,6 % | 21/76 |
3 | Nord-du-Québec (région 10) | 25,0 % | 1/4 |
4 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (région 6) | 22,7 % | 10/44 |
5 | Côte-Nord (région 9) | 22,6 % | 7/31 |
6 | Estrie (région 5) | 21,8 % | 19/87 |
7 | Lanaudière (région 14) | 21,4 % | 12/56 |
8 | Montérégie (région 16) | 19,8 % | 35/177 |
9 | Outaouais (région 7) | 19,4 % | 13/67 |
10 | Centre-du-Québec (région 17) | 19,0 % | 15/79 |
11 | Abitibi-Témiscamingue (région 8) | 17,5 % | 11/63 |
12 | Saguenay–Lac-Saint-Jean (région 2) | 16,3 % | 8/49 |
13 | Bas-Saint-Laurent (région 1) | 15,0 % | 17/113 |
14 | Chaudière-Appalaches (région 12) | 14,9 % | 20/134 |
15 | Capitale-Nationale (région 3) | 12,3 % | 7/57 |
16 | Mauricie (région 4) | 12,2 % | 5/41 |
17 | Laval (région 13) | 0,0 % | 0/1 |
Rang | Région | Pourcentage | Nombre |
1 | Abitibi-Témiscamingue (région 8) | 44,1 % | 165 femmes /374 personnes élues |
2 | Côte-Nord (région 9) | 43,3 % | 78/180 |
3 | Nord-du-Québec (région 10) | 41,7 % | 10/24 |
4 | Montréal (région 6) | 41,5 % | 83/200 |
5 | Mauricie (région 4) | 40,2 % | 105/261 |
6 | Laval (région 13) | 38,1 % | 8/21 |
7 | Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (région 6) | 37,5 % | 99/264 |
8 | Laurentides (région 15) | 37,4 % | 177/473 |
9 | Outaouais (région 7) | 36,3 % | 150/413 |
10 | Bas-Saint-Laurent (région 1) | 34,9 % | 233/667 |
11 | Saguenay–Lac-Saint-Jean (région 2) | 34,5 % | 105/304 |
12 | Lanaudière (région 14) | 34,3 % | 123/359 |
13 | Estrie (région 5) | 33,4 % | 179/536 |
14 | Capitale-Nationale (région 3) | 33,2 % | 117/352 |
15 | Montérégie (région 16) | 30,8 % | 343/1 114 |
16 | Chaudière-Appalaches (région 12) | 30,1 % | 245/813 |
17 | Centre-du-Québec (région 17) | 29,0 % | 140/483 |